Introduction sur les Italiens présents à Saint-Dié,
terre d accueil pour de nombreuses familles italiennes et aussi par
l impression de la première carte indiquant l Amérique
(Amerigo Vespucci et Cristoforo Colombo).
Plusieurs aspects vont être abordés aujourd hui :
Italie terre d émigration et terre d immigration
Tous les jours, immigration clandestine des Albanais en Sicile :
200 à 300 clandestins par jour.
Autre aspect, la diaspora italienne : 3 millions d Italiens émigrés.
La mondialisation entraîne un retour aux racines de plus en plus
importants.
François Cipollone se présente comme émigré
italien à qui l on offre de parler devant un large public.
Deux handicaps pour l émigré italien : prononcer
le « r » et le « u ».
Un autre problème se pose, parler d émigration ?
d immigration ? de diaspora ? on ne parlera pas des
expressions détestables comme « exode des affamés
de la terre ».
Début de l émigration : 1876, date du début
des statistiques d Etat. 1985, tarissement de l émigration
italienne sans jamais cesser.
Théorie de Cipollone : émigration ==> volonté
d aller par le monde pour chercher ce qu ils n avaient
pas chez eux dans le domaine professionnel.
Depuis le Moyen Age, les Italiens travaillent à l étranger
dans le domaine économique. L émigration n est
donc pas forcément une fuite mais une recherche. Les élites
marchandes, intellectuelles, artistiques se sont éparpillées
dans toute l Europe pour se mettre au service des puissants.
Colonies, comptoirs italiens organisés dans tous les territoires.
Les dix grands Etats italiens structurent des réseaux dans le
monde connu (à l exemple de Venise).
Les Italiens sont un peuple cosmopolite, transnational, dès le
12e siècle. « la mia patria è il mondo intero »
dit Dante, sans penser un instant à l idée d apatrisme.
Les Italiens sont tout de même très attachés à
leur pays (village, ville).
Ensuite, beaucoup d Italiens sont venus en masse en France depuis
les Medici.
Cette histoire casse l image de « l invasion
de la France par les Italiens ».
Exemple du massacre des Italiens à Aigues-Mortes à la
fin du 19e siècle : exécutions xénophobes
d ouvriers italiens qui prenaient le travail des Français.
Pendant la période mussolinienne, la vague d émigration
s est poursuivie pour des raisons politiques (« le
fuori uciti ») et pour des raisons économiques.
Franzini appelle ce mouvement « un ulysse collectif ».
30 millions d Italiens ont quitté l Italie de 1876
à 1985. Tous les jours, l équivalent d un
village de 600 habitants quittent le pays.
18 millions entre 1876 et 1930 et 12 millions entre 1930 et 1985.
La difficulté étant que beaucoup partent et beaucoup reviennent.
Tout est réglementé par le besoin de main d Suvre
manuelle dans le Nord de l Europe.
Tout d abord, l émigration concerne le Nord de l Italie.
A partir de 1930, le Sud émigre vers l Amérique
du Sud et vers l Europe. (Les Etats-Unis se sont fermés
vers 1920).
Rien que sur l année 1913, 872 000 Italiens quittent leur
pays.
Alors que l unité italienne s achève vers
1870, le marché italien s unifie et s ouvre vers
l Europe, ce qui ruine certaines activités comme l agriculture
ou le textile. Les Italiens complètent leurs revenus agricoles
en allant « faire la saison » en France où
les salaires sont intéressants. Il ne s agit donc pas d émigration
de la faim.
Les bouleversements des systèmes agricoles ont aussi une part
de responsabilité : on supprime par exemple le métayage
dans le centre de l Italie, ce qui met au chômage de nombreux
ouvriers agricoles.
En Sicile, le manque de réformes agraires a suscité de
nombreuses révoltes réprimées par l armée
italienne. De nombreuses terres confisquées par les banques,
sont abandonnées par les Siciliens qui émigrent aux Etats-Unis,
le temps d accumuler un pécule, de revenir sur l île
et de racheter la terre des ancêtres !
Quels sont les acteurs de cette émigration ? Toute l histoire
de l Italie est façonnée autour de ce phénomène
et tous y participent : émigrés, agents de recrutement,
sociétés de transports navals, petits patrons montant
des sociétés chargées de recruter des candidats
au départ.
Pour conclure, le migrant n est pas un héros négatif
mais plutôt un héros légendaire. Depuis toujours,
le migrant italien est dénigré, caricaturé comme
un va nus pieds, un saltimbanque, un aventurier.
|